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La pandémie Covid-19 et les leçons apprises selon des parlementaires

Nouakchott,  09/01/2021
La pandémie Covid-19 a incité les États à prendre une série de mesures préventives ayant affecté tous les aspects de la vie. C’est ainsi qu’ils ont promulgué des lois d’urgence, pris des décisions exceptionnelles d’anticipation afin de circonscrire le virus dans les régions les plus étroites, afin de parvenir au minimum possible de cas.

Une telle situation a induit un reclassement des priorités sociétales par les États qui se sont recroquevillés sur eux-mêmes en vue de mobiliser leurs capacités et tout leur potentiel de lutte contre la maladie. Pour ce faire, ils ont appelé la population à respecter les mesures préventives strictes en matière de sécurité sanitaire.

Notre pays ne fut pas en reste, dans la mesure où le gouvernement mauritanien a adopté des mesures urgentes pour aider les citoyens dont, entre autres, la création d’un Fonds spécial de solidarité sociale et de lutte contre le coronavirus, qui vise à mobiliser toutes les ressources disponibles et à les orienter vers des activités liées à la réduction de l’impact de l’épidémie sur les citoyens, en particulier les groupes vulnérables et à faible revenu.

En dépit de toutes les mesures prises pour faire face aux conséquences de cette pandémie – qui continue de sévir dans notre pays comme dans le reste du monde, mesures qui se sont avérées efficaces et ont pu atténuer les effets négatifs de la pandémie – la question qui se pose d’elle-même, aujourd’hui plus jamais, demeure: comment tirer les leçons de cette pandémie de manière à renforcer notre capacité à faire face aux diverses crises? Dans un monde qui tend aujourd’hui à se recroqueviller sur lui-même, faisant rétention de ressources, chacun est préoccupé à assurer sa propre sécurité sans se soucier de la souffrance des autres.

En réponse à cette question, l’Agence Mauritanienne d’Information a recueilli les points de vue de certains parlementaires qui ont souligné la nécessité de tirer les leçons de cette pandémie dans le but d’améliorer la capacité du pays à faire face de manière efficace et appropriée aux différentes crises et catastrophes auxquelles il pourrait faire.

Le président de la Commission de l’orientation islamique, des ressources humaines, des affaires culturelles et sociales de l’Assemblée nationale, M. Moussa Bouh Sid’Amar, dit apprécier les efforts considérables déployés par le gouvernement mauritanien pour atténuer les effets de la pandémie Covid-19 sur les citoyens, en particulier les couches fragiles de la société.

Il affirme que cette pandémie a fortement affecté les économies des différents pays du monde et poussé chaque pays à fermer ses frontières, pour vaquer à l’exploitation de ses potentialités au service de sa prospérité. Par conséquent, nous, Mauritaniens, devons tirer les leçons de cette dure épreuve pour mesurer la capacité réelle des différents secteurs de services publics, dit-il.

Il ajoute que cette situation nous oblige à élaborer une stratégie efficace qui nous permettra d’atteindre l’autosuffisance dans diverses denrées de base, d’autant que nous possédons les ressources nécessaires en termes de terres arables et d’eau. Cela nécessite aussi de notre part, le renforcement de notre système de santé et la mise en place d’un mécanisme de gestion des crises suivant une approche combinant anticipation des catastrophes et rapidité d’intervention, conclut le président de la commission parlementaire d’orientation islamique.

Pour sa part, le député Eid Mohameden Mbareck, précise que cette pandémie, nonobstant son impact douloureux, a mis en évidence les lacunes dans la gestion des structures de service public, qui se sont révélées incapables de répondre aux besoins des citoyens en cette circonstance particulière. Il souligne que cela constitue, en soi, une importante première leçon à tirer en vue d’améliorer, dès à présent, le rendement de structures pour les rendre capables de faire face de manière satisfaisante aux différents défis auxquels le pays pourrait faire face.

Il a indiqué que les leçons à tirer de cette pandémie nous obligent, nous Mauritaniens, à œuvrer à l’autosuffisance dans le domaine des denrées stratégiques, qui sont d’une importance capitale pour la vie des citoyens, d’autant qu’il n’y a aucune raison à ne pas réaliser cet objectif pour un pays qui dispose des potentialités : terres agricoles et eau.

Pour parvenir à l’autosuffisance, il faut absolument donner des terres à de vrais agriculteurs, leur accorder des prêts, les soutenir et les accompagner aux plans financier et technique.

Il a souligné la nécessité d’améliorer le rendement du secteur de la santé pour être en mesure de répondre aux divers besoins médicaux des citoyens, de manière à résoudre les déséquilibres majeurs ayant émaillé la gestion de la pandémie Covid-19 par le secteur.

Il a déclaré que les mesures prises par le gouvernement pour atténuer les effets de cette pandémie sont considérables mais limitées, à cause du manque de transparence des modalités de sélection des bénéficiaires des opérations de distribution. Un état de fait qui a rendu ces mesures incomplètes, seule une minorité de citoyens ayant profité des divers dons, a-t-il dit.

Pour sa part, le député Mohamed El Khamess Sidi Abdallahi a déclaré que le gouvernement avait pris une batterie de mesures, louables et nécessaires, afin de faire face à la pandémie Covid-19, en matière de prévention et de distribution de nourriture et de liquidités pour réduire l’impact de la pandémie. Autant d’actions qui étaient intervenues à point nommé.

Il a déclaré que le risque de cette pandémie demeure, ce qui rend impératif pour tous les citoyens de respecter strictement les différentes mesures de précaution prescrites dans le cadre des efforts de lutte contre le virus Covid-19, soulignant l’importance des opérations de sensibilisation et d’éveil menées pour que la population prenne conscience de la gravité de cette maladie et se comporte en conséquence.

Il a insisté sur la nécessité de faire en sorte que les services publics soient prêts à répondre rapidement aux différents défis auxquels notre pays pourrait être confronté, relevant que la lutte contre cette pandémie n’est pas de la seule responsabilité du gouvernement, précisant qu’elle incombe également à toutes les Organisations de la Société Civile (OSC) et aux citoyens lambda.

Pour sa part, le député Soufi Ould Cheibani a déclaré que la pandémie Covid-19 a surpris tout le monde et que ses répercussions dépassent les capacités et les moyens de divers pays à travers le monde, y compris des pays développés.

Il a salué les efforts déployés par le personnel de santé en général pour lutter contre le virus, ainsi que le dispositif de réponse du secteur de la santé face aux répercussions de la crise, qui s’est amélioré au fil du temps, malgré quelques lacunes notables.

Il a précisé que l’une des leçons les plus importantes à tirer de cette pandémie est de donner la priorité à la mise en place de véritables établissements de santé non seulement au niveau de la capitale mais aussi dans tout le pays, pour que les citoyens puissent y accéder dans les meilleurs délais.

Il a ajouté que le développement du secteur agropastoral mérite plus d’attention pour parvenir à l’autosuffisance alimentaire, d’autant plus que cette pandémie a montré que les pays qui ne produisent pas l’essentiel de leurs besoins fondamentaux sont des pays dépourvus des facteurs de sécurité alimentaire.

Dans ce contexte, il a souligné la nécessité d’initier le développement du secteur agricole, de développer la richesse animale et de bâtir des usines spécialisées dans l’agroalimentaire, afin de bénéficier des différents dérivés de nos ressources animales et agricoles, de créer de la valeur ajoutée et d’atteindre l’autosuffisance dans ces secteurs vitaux. Dernière modification : 09/01/2021 13:50:03