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Mon projet, mon avenir: A la découverte de la première boucherie moderne de Néma

Néma,  13/02/2021
Zeini Ould Baba est l’un de ces jeunes à qui la chance a souri, grâce au programme «Mon projet, mon avenir». Né en 1989 à Néma, ce jeune titulaire d’un master en géographie vient d’ouvrir la première boucherie moderne de sa ville natale. Pour mieux comprendre cette success story, le bureau de l’Agence mauritanienne d’informations à Néma est allé à sa rencontre.

L’histoire de Zeini, au départ, ressemble à celle de nombreux jeunes mauritaniens. Au sortir de l’université, ils peinent à trouver un emploi en relation avec leurs études. On invoque souvent l’inadéquation entre la formation et les offres d'emplois. Si certains se résignent et s'apitoient sur leur sort à chaque fois qu'ils en ont l'occasion, d'autres s'arment de courage et scrutent l'horizon, fût-il lointain. C'est le cas de Zeini.

Son master de géographie en poche, il s’est lancé dans le secteur de la vente de médicaments. Pendant trois ans, il s’est donné corps et âme pour apprendre les ficelles du métier et gagner sa vie dignement. Le refus de vivre aux crochets de ses parents était sa principale motivation. Mais au bout de trois ans, il a senti le besoin de faire autre chose. De fil en aiguille, il a imaginé ce qui allait devenir la première boucherie moderne de Néma.

Après avoir cerné les contours de son projet, il a déposé son dossier à la délégation régionale du ministère de l’Emploi, de la Jeunesse et du Sport. Son projet fait partie des 500 qui ont été approuvés et financés dans le cadre du programme « Mon projet, mon avenir ». Depuis le 27 novembre dernier, le projet « Boucherie Tayibatt » commencé à prendre forme. Au moment où ces lignes sont écrites, la boucherie est l’unique en son genre dans la région.

Interrogé sur ses motivations, il a expliqué que la première était le constat que la demande était forte pour ce genre de service. En effet, dans sa ville, seule la boucherie traditionnelle existe. Et elle est dépourvue d’équipements qui permettent la conservation de viande à une température optimale.

Par ailleurs, il souligne que son modeste projet a généré deux emplois permanents. Ils ont de bons salaires mensuels, précise Zeini. Selon lui, son projet permet à terme de contribuer à la lutte contre le chômage. Jusqu’ici, il estime que les entrées de la boucherie sont encourageantes. Elles lui permettent de gérer les charges, subvenir à ses besoins et faire des économies.

S’agissant de la concurrence, il a déploré l’existence d’une pléthore de boucheries improvisées aux coins des quartiers, dans des conditions de salubrité douteuses. Il a invité les autorités à renforcer ses efforts déjà entrepris, pour réglementer et réguler la filière.

Pour la pérennité de son projet, Zeini Ould Baba a lancé un appel à l’endroit des autorités et des jeunes pour soutenir son projet. Dans le futur, il ambitionne d’étendre ses activités, d'avoir plus de personnel. Conscient de l’existence de nombreux jeunes atteints par le chômage, il exhorte les autorités à continuer à soutenir et promouvoir des projets générateurs de revenus au profit des jeunes et des femmes.

Selon lui, ce type d’action a un impact réel sur l’employabilité des jeunes et permet de les éloigner des influences négatives. Car, précise Zeini, le soutien à l'entrepreneuriat permet de changer la mentalité de ceux qui rechignent à exercer certains métiers. Le promoteur de la boucherie Tayibatt est aujourd’hui, plus que jamais, convaincu que se tourner vers le secteur est le meilleur moyen de s’insérer dans la vie active, de façon durable.



Reportage de: Cheikhna Ould Cheikh

Traduit par: Amadou SY
Dernière modification : 13/02/2021 20:39:03